Forgeron dans l'âme
Mise à jour le 12/11/25
Forgeron dans l'âme

Originaire du Caillou, Owen Mayerau-Lonné, 22 ans, a vécu entre Bourail et Nouméa.
« J'ai su très tôt que je ne suivrais pas un parcours d'études dit classique. Tout petit déjà, j'aimais travailler de mes mains, manipuler les objets, bricoler… »
Ado, il découvre sur YouTube des vidéos où des artisans découpent des plaques pour en faire des lames. Et profite de la meule de l'atelier de son père pour faire des essais… À 15 ans, il expérimente le travail de la forge avec marteau et enclume, à l'ancienne, lors d'un stage découverte chez un maréchal-ferrant, en Nouvelle-Zélande.
« Cela m'a permis de comprendre que je pourrai gagner ma vie en devenant forgeron. D'autant plus qu'il y en a très peu en Calédonie. »
Son Bac en poche, il part se former à Couleurs de forge, dans la Drôme, pour devenir forgeron-coutelier. Il reste près de cinq mois à l'école de la forge, tenue par la famille Soubeyras, pour suivre une formation pratique et théorique et obtenir son diplôme. De retour sur le territoire, il crée son entreprise individuelle, La Main au feu, et s'inscrit au Répertoire des métiers de la CMA-NC en janvier 2023.
Installé depuis bientôt trois ans, le jeune forgeron-coutelier Owen Mayerau-Lonné commence à se faire un nom en Nouvelle-Calédonie. Il raconte son métier avec beaucoup d'enthousiasme et n'hésite pas à faire des démonstrations, notamment lors de la dernière Foire de Bourail, pour faire mieux connaître son métier auprès du grand public, et pourquoi pas éveiller des vocations…
Être forgeron, c'est travailler le métal au feu, à l'enclume et au marteau. Owen explique qu'il est possible de choisir plusieurs spécialités, telles que la ferronnerie, la taillanderie (fabrication d'outils) ou la coutellerie… S'il se consacre essentiellement à la création de couteaux, par intérêt personnel précise-t-il, il réalise aussi d'autres objets juste pour le plaisir de travailler le fer : tire-bouchon, chandelier, sculpture, etc.
« J'ai aussi choisi la coutellerie parce qu'une fois la lame fabriquée, il faut produire le manche qui peut être en métal, en corne de cerf ou en bois, comme par exemple le gaïac ou le niaouli. »
À terme et en fonction des opportunités qui se présenteront, le jeune homme envisage de lancer une marque locale de couteaux destinée aux chasseurs, comme les couteaux à dépecer qui ont une forme très particulière, « parce qu'on vit dans un pays où la chasse est une activité importante en Brousse ».
Il vend essentiellement sur les marchés ou les foires, même s'il souhaite augmenter sa production pour être présent dans des dépôts vente.
« J'avais presque réussi à constituer un stock mais les émeutes de 2024 et le cambriolage de mon dock en juillet ont tout remis en cause ; ceci dit, je reste positif ! »
Il recherche donc un nouvel atelier et espère bien réussir à investir dans du matériel pour enfin arriver à ses fins dans les prochains mois. Il voudrait également proposer des stages découverte pour accompagner les amateurs à réaliser leur propre couteau et « quand je serai plus expérimenté, j'aimerais transmettre mon savoir à mon tour ».
S'il reconnaît volontiers que ce métier n'est pas de tout repos, Owen se sent clairement à sa place dans le secteur artisanal et met en avant le goût du travail bien fait, l'entraide …
« Une des choses qui m'a aussi attiré dans l'artisanat, c'est de pouvoir être à son compte et de toucher un peu à tout. Être à la fois créateur, fournisseur, vendeur, communicant, patron : c'est une belle expérience ! Et puis être artisan permet d'être fier de ce qu'on fait. »
Owen Mayerau-Lonné, La Main au feu
Tél. : 93 31 05 - Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

